L’athlète de canoë Mark Oldershaw fait du portage hors sentiers
Le canoë est un vaisseau prisé des Canadiens. Notre pays abonde de lacs à explorer et de rivières à traverser. Vous vous rappelez les longs bateaux verts du camp d’été dotés d’un espace pour l’équipement et de pagaies en bois qui vous donnaient des ampoules?
Le médaillé olympique Mark Oldershaw concourt dans un tout autre type de canoë : il est bien différent de celui du camp d’été, mais c’est tout de même un canoë.
Mark Oldershaw manie une pagaie, beaucoup plus légère que les lourdes planches de bois de nos souvenirs. Si vous possédez l’immense force abdominale requise pour rester presque debout dans un canoë olympique, le mouvement de pagaie vous serait, à tout le moins, familier.
Alors, si le canoë est notre embarcation la plus classique et Mark Oldershaw est notre plus célèbre capitaine, qui de mieux placé pour participer à un événement mondial qui met en vedette une spécialité canadienne?
Le portage
La fin de semaine dernière, Mark Oldershaw a participé aux Championnats mondiaux de marathon de canoë à Copenhagen (Danemark) sur un parcours de 28,5 km qui comprenaient six portages.
Il a terminé au 7e rang avec un chrono de 2 heures, 10 minutes 38 secondes. Mãrton Kãvãr, de Hongrie, a remporté la course en 2 heures, 3 minutes 22 secondes.
Il s’agit d’une nouvelle distance pour Mark Oldershaw, dont l’expérience olympique porte plutôt sur les distances de compétitions qui ont lieu au printemps. « Je n’ai participé qu’à trois ou quatre courses, alors c’est encore assez nouveau pour moi. C’est idéal comme formation automnale. C’est à ce moment que nous atteignons la condition physique de base pour le reste de l’année », déclare-t-il.
Le marathon n’est pas une épreuve olympique, mais l’entraînement qu’il procure vaut son pesant d’or. La distance est près de 30 fois plus longue que celle de l’épreuve dans laquelle Mark Oldershaw a remporté sa médaille olympique, le C‑1, à Londres.
En plus de pagayer pendant plus de deux heures sur un genou, la course comporte un portage moderne. Oubliez ces images du canoë renversé et de la lente traversée des régions sauvages du Canada.
« C’est une course de 100 fois 200 m », explique l’athlète. « C’est un sprint effréné jusqu’au quai et un aspect du canoë qu’on ne voit pas dans les autres compétitions. Le segment de course peut vous faire gagner ou perdre l’épreuve. »
À l’image des colons qui portaient leurs embarcations sur la terre par nécessité, le portage du marathon comporte également un élément de camaraderie entre les concurrents.
« Il y a beaucoup de collaboration. Il est vrai que l’arrivée au quai de tous ces grands groupes qui traînent leur canoë sur le sol peut sembler très amusante, mais les portages sont extrêmement éprouvants et nos jambes se fatiguent beaucoup. Chaque course comporte son lot d’abandons » fait remarquer Mark Oldershaw.
Trois des 17 athlètes présents à la ligne de départ samedi n’ont pas terminé la course, y compris le Canadien Jon Pike.
Ce n’est pas du tout le sprint auquel Mark Oldershaw est habitué, et l’athlète de 30 ans déploie tous les efforts nécessaires pour finir la course. « On ne cherche qu’à vaincre nos adversaires. Il nous faut composer avec les crampes et la déshydratation. Il y a toujours quelqu’un contre qui se mesurer. Toutefois, lorsque nous y sommes presque, tout ce que nous voulons, c’est de franchir la ligne d’arrivée. »
Quoique la course ne soit pas la spécialité de Mark Oldershaw et que le portage ne soit pas unique au Canada, ce grand pays se prête bien à cette manœuvre.
Et tout comme l’embarcation a ses connexions au Canadiana (les Allemands appellent familièrement un canoë un « Canada »), Mark Oldershaw s’est forgé une solide réputation à titre de maître de la discipline de notre pays.