Finie la vie de nomade, les cyclistes sur piste canadiens ont un chez-soi bien à eux
Les cyclistes de l’équipe canadienne avaient le sourire aux lèvres le week-end dernier à Milton, en Ontario.
« C’est comparable aux meilleurs vélodromes au monde. » – Hugo Barrette
« Je fais de la compétition depuis 12 ou 13 ans, et c’est ma première compétition au Canada. » – Monique Sullivan
« C’est au tour des cyclistes du reste du monde de nous rendre visite, et j’ai le goût de leur souhaiter la bienvenue chez nous! Je n’avais jamais ressenti ça. » – Jasmin Glaesser
« Les deux dernières semaines de compétition ont été fantastiques. Quelle différence que de pouvoir dormir dans son propre lit! » – Joseph Veloce
C’est pour ces raisons, sérieuses et anodines, que l’ouverture du deuxième vélodrome couvert de 250 m en Amérique du Nord constitue un pas de géant pour le cyclisme sur piste au Canada. Les athlètes n’ont plus besoin de se rendre jusqu’à Los Angeles pour s’entraîner décemment, leurs dépenses diminuent, et ils passent moins de temps loin de leur famille. Plus besoin non plus d’improviser lorsqu’ils s’entraînent à domicile sur une piste moins longue. Les performances ne peuvent que s’améliorer.
« Ce n’est peut-être que 50 mètres, mais il y a quand même une bonne différence dans la force d’accélération et la sortie des virages. En sprint, on regarde beaucoup derrière soi, et on doit être à l’aise pour diriger son vélo en ligne droite en regardant en arrière. On ne négocie pas la piste et les virages de la même façon donc, ça fait une grosse différence », explique Joseph Veloce qui a l’habitude de s’entraîner sur une piste de 200 m.
Un des principaux legs des Jeux panaméricains de Toronto 2015, le vélodrome de Milton, attirera un nouveau public qui voit rarement du cyclisme sur piste à la télévision canadienne en dehors des Jeux olympiques.
« Le nouveau vélodrome servira à beaucoup plus d’athlètes et pas seulement à ma génération. J’espère qu’en nous voyant nous entraîner à cet endroit, une nouvelle génération de jeunes aura le goût de se mettre au cyclisme sur piste, » ajoute Jasmin Glaesser.
Les athlètes canadiens qui pratiquent un sport d’hiver ont la chance d’avoir accès à des installations de classe mondiale à domicile, un héritage des Jeux de 1988 à Calgary et de 2010 à Vancouver. Kate O’Brien, une nouvelle venue dans l’équipe de cyclisme, sait très bien ce que c’est que d’avoir un tel privilège. Elle pratiquait le bobsleigh jusqu’à tout récemment, et il s’en est fallu de peu pour qu’elle se qualifie pour les Jeux de 2014 à Sotchi.
« C’était une drôle de journée », se souvient-elle de l’arrivée de l’équipe au vélodrome de Milton. « Monique (Sullivan) était franchement impressionnée. Elle disait avoir du mal à croire que nous étions au Canada. Tout le monde m’a dit que j’arrivais dans le sport pile au bon moment. Le nouveau vélodrome nous apporte de la reconnaissance et du soutien. »
« Ça nous donne de la confiance pour notre préparation en vue des Jeux de Rio. Nous savons que nous disposerons de tout le soutien dont nous avons besoin au quotidien, et ça va faire une grosse différence. Sur la scène internationale, le podium est à portée de main, et le nouveau site d’entraînement nous aidera à passer à l’étape suivante », dit Hugo Barrette
L’équipe féminine de poursuite est une habituée des médailles en compétition internationale avec ses sept podiums consécutifs en Coupe du monde et aux Championnats du monde depuis sa médaille de bronze à Londres 2012.
« Nous voyageons habituellement toutes les cinq et nous formons un groupe tissé serré. Je sais que je peux compter sur mes coéquipières, et j’ai confiance quand je prends place sur la ligne de départ. Je fais confiance à ma préparation et à celle de mon équipe, et j’en suis très reconnaissante », dit Jasmin Glaesser, qui à 20 ans était la benjamine de l’équipe canadienne de cyclisme lors des Jeux de Londres.
La poursuite est pressentie pour une médaille olympique, mais l’équipe de sprint vise haut pour TORONTO 2015. Hugo Barrette a la médaille d’or de l’épreuve du keirin des Jeux panaméricains dans sa mire. Il fait déjà partie du top 10 de l’épreuve en Coupe du monde.
« Mon but est que tout le monde sache où nous en sommes comme programme. Les Championnats panaméricains ont beaucoup changé au cours des dernières années, et la compétition est plus relevée. En gagnant aux Jeux panaméricains, on fait comprendre à ses adversaires qu’on est en mesure de gagner aux Jeux olympiques et à toutes les autres compétitions. »