Équipe Gushue prête pour une compétition relevée à Beijing 2022
Brad Gushue est bien reposé, il en a assez de s’entraîner et il est impatient de commencer à lancer des pierres en quête de ce qu’il espère être une deuxième médaille d’or olympique au tournoi de curling masculin de Beijing 2022. Le mot clé à retenir ici est « espère ».
Bien que Gushue, le troisième Mark Nichols, le deuxième Brett Gallant, le premier Geoff Walker et le remplaçant Marc Kennedy soient convaincus de pouvoir restaurer la réputation du Canada après l’absence du pays du podium des Jeux de 2018, personne au curling canadien ne prédira de médaille comme étant une chose certaine.
« Ils sont vivement engagés à nos trousses » ressemble au genre de commentaires de nombreux joueurs de curling canadien de classe mondiale quand on leur demande de commenter le niveau de compétition internationale de nos jours. Gushue est d’accord que la place sur le podium n’est pas garantie pour son équipe ni pour celle de Jennifer Jones du côté féminin.
« Je ne crois pas que ce soit absolument le cas, dit-il. Tout le monde qui connait le curling sait que les équipes internationales se sont améliorées de beaucoup au cours des 10 dernières années. Nous ne sommes plus la puissance dominante que nous étions il y a 16 ans. Les autres pays sont très, très bons. Il y a de la profondeur chez les hommes et chez les femmes.
« L’équipe de Jennifer et la nôtre sont capables de gagner une médaille et si nous jouons au sommet de notre forme, nous terminerons notre parcours sur le podium. Cependant, il n’y a aucune garantie. Je regarde certaines équipes classées sixièmes ou septièmes dans l’un ou l’autre des groupes et elles sont en mesure de battre toutes les autres puisqu’il s’agit d’équipes de qualité. La grande différence entre maintenant et il y a 16 ans, c’est la profondeur du bassin d’équipes. »
La dernière apparition olympique de Gushue était justement il y a 16 ans sur le site de Pinerolo en Italie pour les Jeux de 2006. C’est là qu’il a remporté l’or avec Nichols, Russ Howard, Jamie Korab et Mike Adam.
Gushue et ses coéquipiers sont arrivés à Beijing au cours du weekend après avoir passé trois semaines dans une maison louée à Vancouver où ils ont respecté une quarantaine, se sont beaucoup reposés et ont passé un nombre d’heures incalculable à s’entraîner. Ces séances d’entraînement étaient vitales puisque l’équipe n’a pas joué de match depuis leur victoire en finale des Essais canadiens le 28 novembre en raison de l’annulation de la plupart des rencontres de curling à cause de la pandémie.
C’était la « nouvelle normalité » et le groupe a passé le temps en jouant au billard, aux cartes et aux jeux vidéos, à lire, à s’entraîner dans le gymnase maison installé dans le garage ou simplement en se détendant. Bien que leurs plans de préparation n’étaient pas idéaux, il y avait quand même certains avantages – aucune activité publique, aucune apparition dans les médias, ni aucune autre distraction.
L’équipe est maintenant à Beijing et aussi prête qu’elle peut l’être pour ramener le Canada sur le podium. Ce ne sera pas une tâche facile contre des formations comme la Suède du capitaine Niklas Edin, triple championne du monde en titre et une épine constante dans le pied des équipes canadiennes, ou encore de l’Écosse et Bruce Mouat, actuellement en tête du classement mondial, de la Suisse et Peter de Cruz, médaillés de bronze en 2018 ou encore les États-Unis du champion olympique en titre John Shuster.
« Les attentes ne devraient pas être aussi élevées qu’en 2006, mais cela ne signifie pas pour autant que nous ne figurons pas parmi les favoris pour une médaille avant le début du tournoi, a récemment laissé entendre Gushue en entrevue. Nous ne devrions tout simplement pas être les grands favoris incontestables pour l’or olympique comme c’était notre cas il y a 16 ans. »
Depuis l’introduction du curling au programme officiel des Jeux à Nagano 1998, les Canadiens ont foulé le podium chaque Jeux jusqu’à ceux de PyeongChang 2018 où Kevin Koe a perdu le match pour la médaille de bronze contre de Cruz. Le Canada a aussi été écarté de la plus haute marche du podium des Championnats du monde depuis la victoire de Gushue en 2017. L’an dernier, l’équipe canadienne du capitaine Brendan Bottcher est rentrée à la maison sans remporter de médaille.
Bien que la pression soit accrue sur Gushue, Jones et leurs équipes respectives de remporter une médaille après que John Morris et Rachel Homan n’eurent pas accédé aux rondes éliminatoires du double mixte, ils devront offrir une performance à leur sommet pour parvenir à leurs fins.
« Ça s’annonce très difficile, estime Gushe. Il y a tellement de qualité ailleurs dans le monde que nous pouvons sortir, bien jouer et quand même rentrer chez nous sans médaille d’or. La qualité est tellement supérieure… tellement plus profonde.
« Nous sommes donc conscients du défi qui se dresse devant nous. Mais je suis persuadé que si nous jouons selon nos capacités, nous allons être là à la fin de la semaine… que ce soit pour l’or, l’argent ou le bronze. Nous verrons bien. »
Le Canada disputera son premier match contre le Danemark et Mikkel Krause, mercredi matin (7 h (HE)).