Points volés opportuns et jeu défensif serré conduisent la Suisse la victoire sur le Canada en curling masculin
La Suisse a volé un point en deuxième manche puis un autre en neuvième, en plus d’être impeccable en défensive, ce qui lui a permis de vaincre Brad Gushue et Équipe Canada 5 à 3, vendredi, dans le tournoi de curling masculin des Jeux olympiques d’hiver de 2022.
Le Canada a ainsi subi une première défaite et s’est retrouvé à égalité au classement avec la Suisse et son capitaine Peter de Cruz, la Grande-Bretagne et les États-Unis, chacun avec des fiches de 2-1, et derrière la Suède à 3-0. Le prochain match du Canada aura lieu contre la formation du Suédois Niklas Edin, un quintuple champion du monde qui cherche à décrocher la première médaille d’or olympique de l’histoire de la Suède et à ajouter à la médaille d’argent et celle de bronze qu’il a déjà en main.
« Niklas a montré au cours des cinq ou six dernières années qu’il est à la tête d’une des meilleures équipes au monde et nous allons devoir être meilleurs que nous l’avons été ce soir, a déclaré Gushue. Même si je trouve que nous avons été corrects, il faudra être plus alerte contre ces gars-là. Ils semblent bien jouer en ce moment et ils sont toujours coriaces contre nous. »
Après avoir forcé la Suisse, qui n’a pas remporté l’or olympique depuis 1998, à se contenter d’un seul point en première manche, le Canada a eu une occasion de récolter deux points en deuxième manche, mais ce scénario s’est transformé en vol d’un point. Cruz a ainsi pu prendre les devants 2-0 et se mettre en mode défensif. Gushue a tenté un difficile double dans l’espoir d’aller chercher deux points, mais il a plutôt fini par éliminer sa propre garde.
« Le vent a complètement changé de côté en deuxième manche, a indiqué Gushue après la rencontre. Avec ma dernière pierre, j’avais la chance de réussir un double pour deux points, mais malheureusement, ça s’est faufilé plus loin, touché à notre pierre et il a fallu concéder un point. Je ne l’ai pas vu venir.
« C’était une partie d’échecs et nous nous sommes retrouvés en déficit tôt dans le match. Ces gars-là aiment jouer de façon défensive et ils ont très bien joué, ils ont frappé plusieurs de nos pierres en combinaison. »
Plusieurs de ces lancers en combinaison ont été l’œuvre de Benoit Schwarz, un spécialiste des tirs en puissance qui lance les dernières pierres pendant que de Cruz lance les deuxièmes.
Dans ce match à bas pointage, une seule manche a donné lieu à une récolte de deux points – par le Canada en sixième – et les deux équipes ont eu de la difficulté par moments à composer avec la glace qui permettait une moins grande rotation des pierres. Le doublé est survenu quand une tentative d’enlever une pierre de Schwarz a avorté, préparant ainsi la table pour que Gushue puisse effectuer un tir pour deux points.
« Nous avons eu quelques occasions, deux manches où quelques coups bien placés ici et là nous auraient placés en bonne position, a noté le deuxième Brett Gallant. Cependant il faut leur donner crédit, ils ont vraiment bien joué. »
Bien que les statistiques au chapitre des tirs montrent que le Canada a affiché un taux de réussite de 88 pour cent comparativement à 81 pour cent pour la Suisse, les deux équipes ont obtenu plusieurs demi-occasions qui les ont laissées en piètre position ou ont raté des tirs dans des moments clés.
En ce qui concerne de Cruz, le médaillé d’argent olympique des Jeux de 2018, certains des ratés de son équipe dans les dernières manches ont, au bout du compte, eu un effet positif. La dernière pierre de Schwarz en neuvième manche, qui avait pour but de pointer, a frotté une pierre de garde suisse devant la maison et s’est retrouvée comme pierre qui marque, laissant Gushue sans occasion de marquer un point.
« Tard dans le match, ils ont eu quelques tirs ratés qui les ont peut-être davantage aidés que s’ils avaient réussi leurs tirs, ce qui est malheureux, a noté Gushue. En neuvième manche, la pierre n’aurait pu être mieux placée si on l’avait déposée là, mais il était impossible de l’envoyer là sans toucher le devant, alors c’était là un coup de malchance. S’ils avaient placé la pierre là où ils le voulaient, nous aurions eu une occasion d’aller chercher deux points. Il y a eu quelques mauvais coups du sort, c’est sûr. »
Au lieu d’aller chercher les deux points qui auraient donné les devants 2-1 au Canada au moment d’amorcer la dernière manche, Gushue a dû concéder un vol de point, ce qui a permis à la Suisse d’emprunter une approche défensive dans la dernière manche.