Le meilleur de 2023 : Les étoiles montantes d’Équipe Canada signalent leur arrivée sur la scène internationale
Entre deux Jeux olympiques, on peut toujours compter sur le fait que de nouveaux noms se fassent connaître à l’échelle mondiale. L’année 2023 n’a pas fait exception.
Ces athlètes, qui étaient des étoiles montantes il n’y a pas si longtemps, ont réalisé d’importantes percées cette année et il faut désormais les considérer comme de sérieux aspirants à la conquête de médailles olympiques.
Voici un retour sur quelques-uns des athlètes d’Équipe Canada qui, à la lumière des succès qu’ils ont connus en 2023, seront à surveiller dans le futur.
Alexandria Loutitt – Saut à ski
Moins de deux semaines après le début de la nouvelle année, Alexandria Loutitt était déjà en voie de réécrire l’histoire. Ayant déjà fait partie de la formation canadienne qui a remporté la toute première médaille olympique du Canada en saut à ski lors de l’épreuve par équipes aux Jeux de Beijing 2022, l’athlète de 19 ans y est allée d’une importante percée sur le plan individuel à la mi-janvier. À Zao, au Japon, elle est devenue la première canadienne de l’histoire à remporter une médaille d’or en Coupe du monde de saut à ski FIS. Elle en était à son premier podium de la Coupe du monde en carrière.
Deux semaines plus tard, elle s’est de nouveau retrouvée sur la première marche du podium, cette fois comme première canadienne à décrocher un titre de championne du monde junior en saut à ski. Toutefois la plus grande percée d’entre toutes est survenue à l’occasion de la première journée du mois de mars. Elle a remporté l’épreuve féminine de grand tremplin aux Championnats du monde de ski nordique FIS, ce qui faisait d’elle la première personne du Canada à mettre la main sur un titre mondial de saut à ski.
Loutitt a conclu la saison avec cinq résultats parmi les cinq meilleures en Coupe du monde, séquence qui comprenait notamment une autre médaille à la mi-mars. Elle ne s’est pas reposée sur ses lauriers au cours de l’été. Motivée à l’idée de réaliser de plus grandes choses encore, elle a accédé au podium à l’occasion de quatre étapes d’affilée du Grand Prix, préparant ainsi la table pour un autre hiver des plus réussis.
Laurence St-Germain et Cameron Alexander – Ski alpin
Le Canada a réalisé la meilleure performance de son histoire en tant que pays aux Championnats du monde de ski alpin FIS en 2023. Une partie du mérite doit revenir à Laurence St-Germain et Cameron Alexander.
Avant de se présenter au portillon de départ en vue du slalom féminin des Mondiaux, St-Germain n’avait jamais remporté de médaille dans une compétition internationale d’importance. Le moment où elle était venue le plus près d’accéder à un podium de la Coupe du monde a été à l’occasion de la cinquième place qu’elle a enregistrée dans une épreuve de slalom parallèle en décembre 2019. Tous les astres se sont toutefois alignés pour elle à Courchevel-Méribel en février.
St-Germain a filé vers la troisième place après la première manche du slalom. Elle se trouvait toutefois à plus d’une demi-seconde de la meneuse, l’Américaine Mikaela Shiffrin, qui avait 85 victoires en Coupe du monde à son actif à ce moment-là. Même si elle ressentait énormément de pression, St-Germain a décidé de suivre son instinct en vue de la deuxième manche. Au lieu d’analyser la vidéo de sa posture comme elle le faisait habituellement, elle a choisi de faire confiance à la façon dont elle se sentait. Un léger incident avec une nouvelle paire de lunettes de ski l’a fait rire et l’a calmée pour ce qui allait être la manche la plus importante de sa carrière. Elle a réussi à aller chercher la médaille d’or, faisant d’elle la première Canadienne en 63 ans à être couronnée championne du monde au slalom féminin.
Alexander a connu le succès quand il a remporté une descente de la Coupe du monde en mars 2022. À l’approche de ses premiers Championnats du monde, en 2023, il avait seulement terminé une fois parmi les 10 meilleurs cette saison-là en Coupe du monde. Le manque d’expérience dans les événements d’envergure ne représentait pas un problème, toutefois. Il a dévalé le tracé de la descente et s’est emparé de la médaille de bronze. Tout cela s’est passé dans le cadre d’un remarquable retour à la compétition, lui qui avait raté la saison 2020-2021 au grand complet en raison d’une blessure au genou.
Elizabeth Hosking – Snowboard
Il ne fait aucun doute que le Canada produit quelques-uns des meilleurs planchistes au monde. Toutefois, il y a une discipline où les podiums ont été moins fréquents, soit en demi-lune. Elizabeth Hosking a écrit une page d’histoire aux Championnats du monde de snowboard FIS 2023, où elle a remporté l’argent pour ainsi donner au Canada sa toute première médaille dans une épreuve féminine de demi-lune. Aucun planchiste canadien n’avait réalisé de podium sur demi-lune à des Mondiaux depuis 2009.
Il était clair qu’une percée était imminente pour Hosking. Dans les mois précédents, elle s’était retrouvée deux fois sur un podium en Coupe du monde, résultats qui représentaient des premières pour elle aussi. Elle est âgée de seulement 22 ans, ce qui fait que l’avenir est extrêmement brillant pour celle qui a participé à deux éditions des Jeux olympiques.
Ethan Katzberg et Camryn Rogers – Lancer du marteau
Avez-vous entendu dire que le Canada est maintenant une puissance au lancer du marteau? C’est là une affirmation qu’il est possible de faire quand le pays peut se vanter d’avoir les champions du monde dans cette discipline, autant chez les hommes que chez les femmes.
Ethan Katzberg était loin d’être un nom connu avant de surgir sur la scène internationale cet été. C’est vrai qu’il avait décroché l’argent aux Jeux du Commonwealth en 2022, mais il y a tellement de plus grandes choses encore qui attendent l’athlète de 21 ans. À ses premiers Championnats du monde World Athletics à vie, il est devenu le premier Canadien à rafler un titre mondial au lancer du marteau, quelques jours seulement avant que sa coéquipière Camryn Rogers (dont nous parlerons plus loin) y arrive. Il a aussi été le plus jeune médaillé des Championnats du monde de l’histoire au lancer du marteau masculin, et évidemment le plus jeune champion du monde dans cette épreuve.
Pour obtenir la médaille d’or, il a réédité le record canadien à deux reprises. En qualifications, il est devenu le premier Canadien à surpasser la barrière des 80 mètres et il a ensuite réalisé un lancer de 81,25 m en finale. Il s’agissait là d’une amélioration de près de cinq mètres par rapport à son record personnel, qu’il avait établi aux Jeux du Commonwealth l’année précédente. Avant que l’année se termine, Katzberg a remporté une autre médaille d’or et réédité un autre record, établissant une nouvelle marque des Jeux panaméricains avec un lancer de 80,96 m en route vers la victoire à Santiago 2023.
Les réalisations de Rogers en 2023 n’étaient pas aussi surprenantes. Après tout, elle avait raflé l’argent aux Mondiaux en 2022, ce qui cadrait bien avec la progression qu’elle affichait depuis qu’elle avait pris la cinquième place aux Jeux de Tokyo 2020, enregistrant alors le meilleur résultat de l’histoire du Canada à des Jeux olympiques. En 2023, elle a remporté toutes les compétitions auxquelles elle a participé sauf deux et elle a établi un record national en mai quand elle a réalisé un lancer de 78,62 m — une distance qui lui donnait le cinquième rang de tous les temps. Tout cela a préparé la table pour la conquête des Championnats du monde.
Pierce LePage – Décathlon
Pendant plus d’une décennie, Damian Warner a été le visage du succès canadien en décathlon. Ces dernières années, il a eu de la compagnie sur le podium des principales compétitions internationales.
En 2022, Pierce LePage a permis au Canada d’être représenté sur le podium aux Championnats du monde quand il a remporté l’argent après que Warner eut été obligé de se retirer de compétition alors qu’il était en tête, ayant subi une blessure aux ischiojambiers. En 2023, LePage a mis la main sur les deux plus prestigieuses médailles d’or de l’année décernées au décathlon.
Il y a d’abord eu le Hypo Meeting à Götzis, en Autriche, au mois de mai. En récoltant 8700 points, il est venu à un seul point de son meilleur pointage personnel, qu’il avait enregistré aux Mondiaux de 2022. Il a défait Warner par un écart de seulement 81 points. Avançons ensuite dans le temps jusqu’en août, quand les questions qu’on posait étaient plutôt : les hommes canadiens allaient-ils réussir un autre doublé or-argent aux Championnats du monde et lequel des deux allait avoir le dessus sur l’autre?
À la fin de la première journée, LePage occupait la deuxième place, Warner se trouvant tout près au troisième rang. Le meneur avait si peu d’avance sur LePage que celui-ci l’a délogé du premier rang après la première épreuve de la deuxième journée et n’a plus jamais regardé derrière par la suite. Il a récolté 8909 points, pulvérisant sa marque personnelle précédente et le propulsant au sixième rang des meilleurs pointeurs de tous les temps. C’était le deuxième pointage gagnant le plus élevé de l’histoire des Championnats du monde, alors qu’il a défait Warner par une marge de 105 points. Les réalisations de LePage lui ont valu une nomination comme finaliste pour le titre d’Athlète masculin de l’année de World Athletics.
Sarah Mitton – Lancer du poids
Après avoir été écartée du podium des Championnats du monde 2022 au bris d’égalité, Sarah Mitton a vu son niveau de motivation décupler en 2023. Elle est devenue la première médaillée canadiennes des Championnats du monde au lancer du poids féminin quand elle a remporté l’argent à l’aide de son meilleur lancer de la saison, d’une distance de 20,08 m.
C’était loin d’être le seul fait saillant de l’année pour elle. Elle a signé la première victoire de sa carrière en Diamond League à l’occasion de la rencontre des Bislett Games à Oslo et remporté deux médailles d’argent d’affilée pour conclure sa saison sur le circuit, dont une en Finale de la Diamond League. Mitton a couronné l’année avec une autre médaille d’or. Elle a dominé la compétition aux Jeux panaméricains à Santiago, où n’importe lequel de ses lancers lui aurait valu la victoire et a réalisé un lancer gagnant qui a surpassé celui de la vice-championne par plus d’un mètre.
Marco Arop – 800 m
En 2023, Marco Arop a obtenu les résultats qu’on attendait de sa part depuis quelques années. Ses deux plus grands moments sont survenus vers la fin de l’été. Après avoir raflé le bronze l’an passé, il a été couronné champion du monde au 800 m masculin – devenant ainsi le premier Canadien et le deuxième athlète nord-américain de l’histoire à décrocher ce titre. Moins d’un mois plus tard, il a enfin établi le record canadien après être venu si près de le rééditer à maintes reprises. Il a enregistré un temps de 1:42,85 – faisant de lui le premier Canadien à passer sous la barre des 1:43 dans cette distance — en route vers la médaille d’argent en Finale de la Diamond League à Eugene, dans l’Oregon.
Eric Peters – Tir à l’arc
Au fil des ans, les Canadiens ont connu quelques rares succès dans les tournois internationaux d’importance de tir à l’arc, souvent réalisés par le même homme – Crispin Duenas. En 2023, c’est un athlète de 25 ans, Eric Peters, qui a réalisé un moment historique. Il a remporté l’argent aux Championnats du monde de tir à l’arc World Archery pour ainsi obtenir le meilleur résultat de tous les temps par un Canadien dans l’épreuve individuelle masculine d’arc recourbé et le meilleur résultat du pays depuis 1969 de la part de n’importe quel archer en arc recourbé. Cette performance a permis de décrocher une place de quota olympique en vue de Paris 2024.
Peters gravitait vers une telle percée depuis quelque temps, lui qui s’était hissé parmi les cinq meilleurs en Coupe du monde plus tôt dans l’année.
Fay De Fazio Ebert – Skateboard
Plus jeune athlète d’Équipe Canada à Santiago 2023, elle a été l’auteure de l’un des meilleurs faits saillants de cette édition des Jeux panaméricains. Quelques semaines seulement avant son 14e anniversaire, elle a remporté l’or de l’épreuve féminine de skateboard park, défaisant la vice-championne par plus de deux points. Il s’agissait là d’une relative surprise et c’était la preuve que malgré son jeune âge, Fay De Fazio Ebert sait comment rebondir après avoir vécu la déception d’une contre-performance, comme ç’a été le cas pour elle à l’occasion des Championnats du monde qui avaient eu lieu quelque temps auparavant.
Félix Dolci – Gymnastique artistique
Le principal objectif de l’équipe canadienne masculine de gymnastique artistique cette année était de qualifier une équipe complète pour Paris 2024. Le but a été atteint aux Championnats du monde, où les Canadiens ont pris le quatrième rang en qualifications. Pour donner à l’équipe les meilleures chances possibles d’obtenir la qualification olympique, Félix Dolci s’est sacrifié en laissant tomber l’occasion de disputer la finale du concours multiple individuel. Il n’a pas participé à l’épreuve du cheval d’arçons afin que des athlètes plus forts que lui puissent s’exécuter sur cet appareil – une stratégie qui a clairement fonctionné. Dolci s’est malgré tout qualifié pour deux finales individuelles par appareil (exercices au sol et barre fixe), ce qui lui a procuré une place parmi les huit meilleurs au monde dans les deux cas.
Dans la foulée de ces succès, il est allé à Santiago et a réalisé un exploit qu’aucun Canadien n’avait réussi depuis 60 ans. Il a remporté la médaille d’or dans le concours multiple individuel chez les hommes aux Jeux panaméricains grâce à une journée pratiquement sans faille. Sa seule chute survenue sur le dernier appareil, à la barre fixe, ne lui a pas nui parce qu’il s’était forgé une telle avance que personne n’était en mesure de le rattraper. À 21 ans, Dolci a plusieurs belles années devant lui à titre de membre d’une équipe canadienne masculine de gymnastique en pleine résurgence.
Sanoa Dempfle-Olin – Surf
Âgée de seulement 18 ans, Sanoa Dempfle-Olin a réalisé quelque chose qu’aucun(e) athlète du Canada n’avait réussi auparavant — qualifier une place olympique en surf. Elle a remporté l’argent dans l’épreuve féminine de planche courte (shortboard) à Santiago 2023, obtenant ainsi son billet pour Paris 2024 (qui reste provisoire jusqu’à ce qu’elle participe aux Jeux mondiaux de surf de l’ISA 2024). Plus tôt cette année, Dempfle-Olin avait pris la quatrième place aux Jeux panaméricains de surf. Tout cela fait partie de la trajectoire ascendante que connaît la jeune femme qui, à l’âge de 12 ans, avait été la plus jeune surfeuse à remporter la compétition Tofino Rip Curl Pro dans sa ville d’origine.
Derek Gee – Cyclisme sur route
Pendant quelques semaines en mai, le monde du cyclisme ne pouvait pas cesser de parler de Derek Gee, devenu la star montante du Giro d’Italia. Alors âgé de 25 ans, il participait à son tout premier Grand Tour, avec pour objectif de simplement le terminer. Cependant, il a tenté des échappées lors de sept des 18 étapes de la course sur route, obtenant quatre deuxièmes places et deux quatrièmes places.
Moins de deux ans plus tôt, Gee avait participé aux épreuves de cyclisme sur piste à Tokyo 2020. Ses efforts lui ont valu de remporter le prix de la combativité dans une course que beaucoup ont renommée le Gee-ro d’Italia.