Sanoa Dempfle-Olin s’apprête à faire des vagues à Paris 2024 à titre de première athlète olympique canadienne en surf
Sanoa Dempfle-Olin, qui deviendra bientôt la première athlète olympique du Canada en surf, a hâte de se mouiller les pieds dans les vagues de Teahupo’o, à Tahiti, où aura lieu la compétition de surf des Jeux olympiques de Paris 2024.
« [Les vagues à Teahupo’o] peuvent être grosses et effrayantes, mais c’est aussi très plaisant comme type de vague », affirme Dempfle-Olin, qui sait à quoi s’en tenir puisqu’elle a déjà fait du surf dans ce tube tropical auparavant.
Teahupo’o est reconnu comme un des endroits privilégiés pour faire du surf, étant notamment le lieu du Pro Tahiti, une compétition d’importance du circuit de la World Surf League, depuis plus de 20 ans. C’est aussi un site qui offre certains avantages compétitifs à l’athlète de 18 ans.
« Je place mon pied droit en avant, ce qui veut dire que j’y vais de face avec cette vague parce que c’est à gauche. Donc, dans mon cas, ça met assurément une de mes forces en valeur », déclare Dempfle-Olin.
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Les conditions à Tahiti seront très différentes de la houle à laquelle Dempfle-Olin a été habituée quand elle faisait du surf plus jeune, chez elle à Tofino en Colombie-Britannique. Cependant, elle passe désormais tellement de temps à voyager dans différents pays pour participer à des compétitions que ce n’est plus une sensation bizarre pour elle de faire du surf sans combinaison.
Un des déplacements de Dempfle-Olin en octobre dernier était au Chili, à l’occasion des Jeux panaméricains de Santiago 2023. Elle s’est provisoirement qualifiée pour Paris 2024 en atteignant alors les finales de la compétition féminine de planche courte. Dempfle-Olin a ensuite fini par décrocher la médaille d’argent.
Croyez-le ou non, Dempfle-Olin n’était pas la première membre de sa famille à remporter une médaille des Jeux panaméricains en surf, même si ce sport n’est disputé à de Grands Jeux multisports que depuis relativement peu de temps. Le surf a fait ses débuts aux Jeux panaméricains de Lima 2019 et c’est à ce moment-là que la sœur aînée de Dempfle-Olin, Mathea, a remporté la toute première médaille du Canada en surf aux Jeux panaméricains, décrochant alors le bronze à l’épreuve féminine de longboard (planche longue), épreuve qui ne fait pas partie du programme olympique. Le surf a fait ses débuts olympiques à Tokyo 2020 avec les épreuves de shortboard (planche courte), bien que le Canada n’ait pas qualifié d’athlètes à ce moment-là.
Malgré ses antécédents familiaux, ou peut-être à cause de ceux-ci, Dempfle-Olin était restée très discrète sur les objectifs qu’elle visait en vue des Jeux de Santiago 2023.
« Je suis restée très silencieuse sur mes attentes avant d’aller là-bas. Je n’ai jamais dit à qui que ce soit à quel point ça représentait quelque chose de gros pour moi », affirme Dempfle-Olin.
La jeune surfeuse estime que la rivalité avec sa sœur aînée s’est avérée une source positive de motivation pour elle sur le plan sportif.
« Quand nous étions plus jeunes, il y avait beaucoup de compétition entre Mathea et moi, que ce soit pour le surf ou des sottises comme préparer le petit-déjeuner le matin, ou faire le ménage dans nos chambres. C’était toujours une compétition entre nous, mais c’était toujours une saine compétition, souligne Dempfle-Olin. Je pense que c’est la raison pour laquelle nous avons toutes deux étés en mesure d’atteindre le niveau que nous avons atteint maintenant. Nous sommes toujours là pour nous soutenir l’une l’autre, et aussi pour motiver l’autre à repousser ses limites quand c’est nécessaire. »
Deux mois avant les Jeux panaméricains, Dempfle-Olin a vécu un des faits saillants de sa carrière quand elle a signé sa première victoire dans une épreuve des Séries de qualification de la World Surf League, dans le cadre de la compétition WRV Outer Banks Pro en Caroline du Nord. En janvier 2024, elle a décroché sa première victoire dans la catégorie Pro Junior de la WSL à l’occasion de l’Open SLO CAL à Pismo Beach, en Californie. Elle a aussi écrit une page d’histoire en 2017 quand elle est devenue la plus jeune surfeuse à remporter la compétition Rip Curl Pro de Tofino alors qu’elle n’était âgée que de 11 ans.
Dempfle-Olin a confirmé sa qualification provisoire pour Paris 2024 en participant aux Jeux mondiaux de surf de l’ISA 2024, où elle a terminé à égalité en 13e place.
Le comité d’organisation de Paris 2024 a choisi de tenir la compétition de surf à Teahupo’o, qui fait partie de la Polynésie française, dans le cadre de son désir d’étendre les Jeux un peu partout en France. Il s’agit là d’une occasion d’impliquer les territoires d’outre-mer français et leurs communautés dans les Jeux olympiques tout en mettant de l’avant le patrimoine diversifié de la France, notamment la culture de la polynésienne française.
Comme ce sera le cas aux prochains Jeux olympiques, la compétition de surf de Santiago 2023 s’était déroulée loin du noyau central des sites de compétition et avait son propre village des athlètes satellite. Par conséquent, la présence d’un personnel de soutien tissé serré dans l’entourage d’Équipe Canada devenait d’autant plus importante. Quand Dempfle-Olin s’est qualifiée pour Paris 2024, les membres du personnel d’Équipe Canada à Santiago 2023 se sont lancés dans l’océan tout habillés pour célébrer avec elle.
La compétition olympique de surf se déroulera du 27 au 30 juillet, avec des journées de contingence prévues du 31 juillet au 4 août s’il devait avoir des reports en raison de la météo.
Athlète en surf d’Équipe Canada à Paris 2024 :
Sanoa Dempfle-Olin (Tofino, C.-B.) – Shortboard (planche courte), femmes