Vincent Lavoie #UneÉquipe
Debout dans un coin du tapis, aux Championnats du monde de trampoline de 2013, jambes collées et bras le long de son corps, tous les muscles de son corps prêts à exploser de puissance, Vincent Lavoie prit une profonde respiration et souleva légèrement le menton avant de s’élancer dans une série de culbutes difficiles. La combinaison parfaite d’adrénaline, d’une respiration énergisante et d’une synchronisation parfaite venait de faire passer le premier Canadien à la ronde finale en seize ans. Il s’agissait du plus grand moment de fierté de Vincent de toute sa carrière.
Vincent avait 8 ans lorsqu’il est tombé amoureux de la gymnastique. Un amour profond et ardent. Il ne ressentait aucune peur lorsqu’il exécutait ses culbutes. La ténacité qu’il démontrait pour réussir ses culbutes le plus parfaitement possible, avec les jambes droites, les pieds pointés et un atterrissage stable peut paraître un peu démesurée pour certains, mais pour les enfants fous de gymnastique, non. Vincent, lui, se considère chanceux de faire partie de cette famille.
« J’ai toujours senti que les gens étaient ouverts et que je pouvais m’exprimer librement. Jamais je n’ai senti que l’homophobie était taboue, a expliqué Vincent. Oui, certaines personnes te faisaient sentir d’une certaine façon, mais il y avait bien plus de gens qui te soutenaient. Lorsque j’arrivais au gym, j’étais Vincent et j’étais un athlète de tumbling. Personne d’autre. Je faisais simplement de mon mieux, et mon identité de genre n’importait pas. »
En tant qu’ambassadeur #UneÉquipe, il n’a jamais vraiment senti de difficultés à dévoiler son orientation sexuelle dans son milieu sportif. Être lui-même au gym lui venait tout naturellement. Cette énergie lui vient de l’empathie et des efforts faits pour permettre aux autres d’être eux-mêmes, un le même sentiment qui a permis à Vincent d’être le meilleur qu’il pouvait tous les jours.
« Je ne vois pas pourquoi une personne ne devrait pas se sentir à l’aise de dévoiler sa vraie nature et d’être elle-même », a dit Vincent avant de prendre une pause. « Je veux que tout le monde soit le meilleur possible en sport, comme moi. Ça m’attriste vraiment d’entendre les difficultés qu’ont vécues d’autres gens, sans aucune lueur d’espoir, sans amour ni soutien, et qui ont affecté leurs performances sportives. Ça me donne envie d’offrir à la prochaine génération le même environnement sûr dont j’ai pu profiter. »
Vincent a entendu parler du programme #UneÉquipe pour la première fois en 2014 lors du défilé de la Fierté gaie à Toronto. Son ami de longue date et entraîneur de l’équipe nationale, Dennis Vachon, et lui marchaient en compagnie de Ty Greene, ancien représentant du COC et actuel coordonnateur de Right to Play. Ils ont parlé de l’importance de parler d’inclusion, d’éducation et des efforts déjà fournis pour créer des environnements plus sûrs. Depuis ce jour-là, Vincent savait qu’il voulait amener des changements et faire une différence.
Depuis qu’il s’est retiré de la compétition il y a trois ans, Vincent est devenu artiste pour le Cirque du Soleil, à Orlando, en Floride. De la même façon, le Cirque a permis à ses artistes LGBTQ de s’exprimer et de lutter contre les effets de l’exclusion sociale et les traverses que vivent les personnes dites différentes.
Cependant, au moment de faire ses valises et de retourner à la maison pour une période plus longue qu’à l’habitude, il se dit fébrile à l’idée de continuer son travail pour une entreprise qui lui a permis de se sentir libre et extraordinaire à tous les niveaux. Son rôle d’ambassadeur #UneÉquipe lui donnera de nombreuses occasions de s’engager et de donner une vision à tous les autres athlètes LGBTQ qui cherchent à trouver leur place.
« Plus les gens sont éduqués à ce sujet, moins ils ont peur et plus ça devient “normal”. La visibilité et la représentation sont les seules façons d’opérer un changement positif. Je suis particulièrement fier du Canada et de toutes ses réalisations à PyeongChang, de sa Maison de la Fierté et des possibilités que la plateforme #UneÉquipe offre d’inspirer les gens à se sentir libres et de concourir en confiance comme j’ai pu le faire grâce à mon sport. Et j’espère redonner tout ça aux autres. »